Digitalisation : refondre son organisation et ses processus

« La plus grande difficulté de la transformation numérique, c’est de changer la roue de la voiture sans l’arrêter ». La formule, attribuée à Eric Blot, Président de Awak’it lors du Forum CXP de juin 2016, n’a pas pris une ride. Mieux encore : elle continue de faire florès dans les conversations professionnelles, et à juste titre.

Il ne s’agit plus aujourd’hui de se poser la question de l’intérêt de s’adapter aux outils numériques qui, depuis aux moins deux décennies maintenant, ont contribué à façonner un nouveau monde professionnel. L’immense majorité des entreprises, à plus ou moins grande échelle, appris à tirer parti des opportunités apportées par les nouvelles technologies. Mais ce n’est plus forcément suffisant. Le temps est passé de composer avec tel ou tel outil, telle ou telle technologie, il faut désormais être en mesure de s’adapter à une temporalité de plus en plus rapide, où l’apparition d’une nouvelle technologie peut transformer l’ensemble d’un marché en moins d’un an.

La preuve ? Entre les confinements liés à la pandémie de COVID et maintenant, nous avons déjà vécu une nouvelle révolution avec l’arrivée des modèles de langage, qui ne cessent, jour après jour, de forker, de trouver de nouveaux usages, ou d’infiltrer de nouveaux métiers ; d’augmenter, ou au contraire de menacer, de nouveaux segments. Face à ce déferlement de technologies, la question ultime, consiste désormais à se demander, comment penser une structure d’entreprise en mesure de s’adapter en permanence aux nouvelles réalités du marché.

Quand le CA repose majoritairement sur le digital

Une étude réalisée par Ipsos en 2021 révélait déjà que 41% des entreprises françaises reconnaissent le digital comme un composant essentiel de leur chiffre d’affaires. Ce chiffre grimpe même à 60% lorsque l’on interroge les ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire). Mieux encore : on découvre que le trend est encore plus soutenu parmi les entreprises qui affichent une croissance en 2021.

Encore faut-il bien comprendre que ce que l’on entend par « transformation digitale » englobe bien plus que la simple mise en place de nouveaux outils technologiques. La digitalisation des entreprises constitue en réalité un véritable changement de paradigme, qui appelle une remise en question en profondeur de son modèle économique et organisationnel.

Repenser le modèle de l’entreprise

En bout de chaîne, la digitalisation impacte directement la stratégie de l’entreprise. Celle-ci doit réévaluer ses objectifs, ses marchés cibles et son positionnement face à l’émergence de ces nouveaux business models propulsés par le numérique. La transformation digitale implique également une évolution de la culture d’entreprise afin d’inciter les collaborateurs à adopter de nouveaux modes de travail collaboratifs et transverses, favorisant l’agilité, l’innovation et l’esprit d’initiative.

Autant dire que ce qui pouvait se faire autrefois de façon empirique en onboardant au sein de l’entreprise de façon plus ou moins intuitive tel ou tel nouvel outil, doit aujourd’hui être pensé en amont, et clairement énoncé dans un schéma directeur qui permette à l’entreprise de se projeter de façon crédible sur son marché.

Qu’attendre d’un programme de digitalisation ?

Sur le plan opérationnel, la digitalisation redessine les processus métiers de l’entreprise. Elle permet d’automatiser et d’optimiser les tâches à faible valeur ajoutée, afin de gagner en efficacité. De nouveaux outils de gestion des relations clients, de production ou de logistique émergent. L’analyse de données massives (big data) offre également des opportunités uniques d’amélioration continue des process.

En bref, il ne s’agit donc pas d’une simple mise à niveau technologique, mais d’une refonte en profondeur du modèle d’affaires qui s’applique à tous les niveaux de l’entreprise.

Objectifs :

Libérer le potentiel des équipes en misant sur l’automatisation des tâches à faible valeur ajoutée
Fluidifier la communication en favorisant le partage d’informations pertinentes et mises à jour avec l’ensemble des équipes
Renforcer sa position sur le marché en proposant de nouvelles offres et de nouveaux services personnalisés pour s’adapter plus finement aux besoins clients.

Les bonnes pratiques

Au regard des enjeux, la mise en œuvre d’une transformation digitale réussie ne s’improvise plus : elle nécessite une approche méthodique et structurée, une stratégie de transformation qui demandera notamment de documenter les points suivants :

  •  Décrire avec les parties impliquées la mise en œuvre de la stratégie digitale globales.
  •  Identifier les buts à atteindre; notamment sur la création de solutions / services personnalisés, ainsi que les moyens à déployer.
  • Anticiper et intégrer aussi tôt que possible les technologies émergentes en lien avec la DSI
  •  Evaluer la « maturité digitale » de l’entreprise et estimer les chantiers à entreprendre pour installer une véritable « culture digitale » d’entreprise sur le sujet.
  • Définir et mettre en place un plan de transformation sur la base des éléments précédents
  •  Accompagner le changement et estimer les résultats obtenus au regard des objectifs recherchés.

    On le voit : si la digitalisation représente une opportunité majeure pour les entreprises françaises de se transformer et de se développer dans un monde en mutation, il ne s’agit pas d’une entreprise hasardeuse ni d’un empilage aléatoire de technologies émergentes. Néanmoins, les entreprises qui réussiront, de façon réfléchie, à intégrer de façon structurée une stratégie digitale reposant sur des objectifs cohérents, seront sans nul doute les mieux armées pour réussir dans les années à venir.